La grande aventure

Le départ

Enfin le grand jour arrive. D’après la météo, il n’y a ni orage ni désastre prévu pour la semaine et on part pleins d’optimisme. J’ai beaucoup hésité entre différents endroits et finalement je suis revenue à mon premier choix : Cauterets. C’est de la haute montagne, plein de cascades et de balades et nous ne connaissons pas. En emportant le strict minimum pour le camping, c’est-à-dire assez de rechanges pour trois jours maxi, il nous faut quand même partir à deux voitures, en convoi.

 On s’arrête pour pique-niquer et c’est là que je réalise qu’on a oublié la nourriture si soigneusement choisie par Daphné et moi. On continue le ventre vide. Les enfants ne protestent pas, vraiment gentils. Quand on arrive au camping, la dame de la réception nous conseille la baraque à frites de sa tante. On s’y précipite mais la friteuse vient de brûler. Il faut attendre pendant que les deux vieilles dames nettoient, réchauffent etc… Mais comme elles admirent beaucoup les enfants, on leur pardonne et on mange à l’heure espagnole.

Jour des grandes premières :

Première journée de camping, premier montage de tente, premier repas sous la tente, première nuit sous la tente.

    

L’aventure commence avec le montage de la tente. Les enfants sont évidemment plus enthousiastes que techniques mais tout se passe bien et on arrive à dresser une tente avec deux chambres et même pas d’énervement. Alors voici le montage, la mise en place des arceaux, le placement des sardines, et tout et tout, et la tente terminée.

    

On n'est pas peu fiers.

     Premier repas, à la bonne franquette.    

       

Première nuit, quatre petites chenilles bien serrées (cum doudou, quand même).

Première balade

Le lendemain, première grande balade en montagne. On part pour le lac de Gaube, le must du coin. En arrivant au pied du téléférique, on apprend que la grimpette n’est que d’une heure et quelque, et on part à pied finalement. Alors là, les enfants s’élancent et grimpent comme des bouquetins. Il faut dire que le sentier est ravissant. Il grimpe en lacets à travers des pins, des gros rochers, des rhododendrons, des cascades. C’est la montagne comme on en rêve. En plus un temps idéal, de la brume sur les sommets donc pas trop chaud.

     

Des gros rochers...Des paysages somptueux.

    

On arrive triomphalement au lac, même pas fatigués (enfin, les enfants). Il est magnifique, une vraie carte postale avec des névés, encore des cascades et des pics. La brume s’est levée juste au bon moment pour un pique-nique au soleil sur les rochers.

Heureusement que nous sommes partis tôt car au fur et à mesure, la foule arrive et nous renonçons à en faire le tour tant il y a de marcheurs comme autant de chenilles processionnaires. Au bout de quelque heures, le sentier, c'est les soldes aux galeries lafayette et le lac la côte d'azur en août

    

Après les traditionnelles glaces et des petits cafés pour les grands, (vive les refuges civilisés !), on redescend lentement car j’avais promis qu’on prendrait notre temps à la descente pour grimper sur les rochers, admirer les cascades et surtout cueillir des myrtilles. Les buissons en sont pleins.

Très romantique, Arthur cueille un magnifique bouquet pour sa maman. Les enfants discutent, à l’aller comme au retour, du bébé et de comment on s’organisera avec lui ou elle. Vu leur niveau de voix, toute la montagne doit être au courant à l’heure qu’il est. Ils font quand même l’admiration  de tout le monde. Il faut dire qu’ils ne marchent pas, ils cavalent, vont, viennent, s'arrêtent à chaque ruisseau, font mille tours comme le lièvre de la fable.     

         

C'est juste trop superbe. Cascade après cascade.

Si vous pensez qu’ils sont crevés, erreur ! Sur la route du retour, on s’arrête au lieu dit « La fruitière ». De nouveau une vraie carte postale, torrent, alpage et vaches comprises. Et on se prend un petit goûter. Le soir, après avoir cavalé dans la montagne, ils cavalent dans le camping avec force cris stridents. Je tremble qu’on vienne nous dire qu’ils font trop de bruit mais à l’inverse, tout le monde les trouve mignons et se réjouit de leur vitalité. Je rêve.

Il est où, ce lac?

Jour suivant, on part pleins d’optimisme vers un lac nommé de façon appropriée Ilhéou. Ah ! l’erreur. On entame une montée interminable sous un soleil de plomb (on est parti trop tard), sur un chemin pas rigolo pour deux sous. Les sacs pleins d’eau sont lourds et pour encourager les enfants, il me faut raconter des histoires. Là aussi on n’est pas seul sur le sentier et tout le monde en profite…

  

A mi-chemin, une superbe cascade nous permet de nous arrêter un peu. On envisage de renoncer mais ça nous paraît dommage donc on persiste. Deux immenses zig-zags plus tard on atteint la dernière grimpette. Et puis, le lac.

      

C’est vrai qu’il est beau mais honnêtement, pas autant que le lac de Gaube. Par contre je pense que les enfants et nous avons avalé une dénivelée d’au moins 600m. En tout cas it feels like it.

Un pique-nique et quelques coca-cola/orangina plus tard, on entame la descente avec un arrêt prolongé près du torrent pour faire des ricochets. Record d’Arthur : 5 ricochets. Photo souvenir au-dessus des zig-zags. Incroyable qu’on ait grimpé ça. A la descente, re-belote, je dois raconter plein d’histoires pour distraire les marcheurs (les nôtres et les autres occasionnellement). Admiration des foules devant la vaillance des enfants. Je suis d’accord.

    

Admirez les zig-zags derrière les enfants. Et le paysage lunaire.

Le soir, surprise, nous avons de nouveaux voisins avec un garçon de 7 ans qui ne parle que néerlandais. Aucun problème, les enfants organisent une grande partie de chat avec le voisin, le fils du voisin et le ballon des voisins. Eux nous invitent à prendre un verre, les autres voisins viennent nous parler des enfants, qu’ils sont mignons et vaillants et vivants (mais pas bruyants, bizarre) et qu’on a de la chance (bien d’accord). Le niveau de décibels n’arrête pas de grimper mais personne ne vient se plaindre. Au contraire, d’autres enfants sortent des tentes pour se joindre aux nôtres. On finit à 10 enfants. C’est trop rigolo. Seule l’obscurité arrête la soirée. Malheureusement, je n’ai pas pris de photo.

Encore des cascades

Jour suivant, les enfants ne veulent plus partir. Ils font plein de plans sur la comète pour refaire du camping et des marches en montagne l’année prochaine, avec le bébé !

On démonte la tente, on range tout dans les voitures et en attendant que la baraque à frites ouvre, on va faire une dernière petite balade le long d’un sentier avec d’impressionnantes cascades (et d’impressionnants à pics, je surveille les minous comme une poule ses poussins). 

    

Au départ, l'eau sent le souffre. Ca fait très gouffre du diable.

Dernier pierrier avant le retour.

Bilan de cette première expérience de camping : tout simplement génial. Les enfants ont adoré. Nous aussi. Ils sont infatigables, (nous pas), s’accommodent de presque tout, mangent sans histoire la cuisine « camping » à n’importe quelle heure, dorment sans problème sous la tente et séduisent l'entourage. Qui dit mieux ?

Comments

[JRAF]

waaaaah on ne sait que dire. Les photos et la narration mettent bien en valeur le pied que vous avez pris et posé l'un derrière l'autre.



On sent bien que les 4 cousins et vous vous êtes forgé de super souvenirs ensemble ! Et c'est drôle de voir llan encadrer les autres quasiment à chaque photo d'un geste très protecteur... le doyen ;-)



Accessoirement, la photo avec le panneau du lac de Gaube meriterait un traitement spécial, du genre agrandissement encadrement et exposition permanente (à His, pourquoi pas)...



JRAF